textes et poèmes

« … j’ai tant voulu m’emparer de la vie

et ouvert si grand les bras

que nos mains se sont lâchées

comme s’échappent des cerfs-volants … »

COMME 2 CERFS-VOLANTS, récits

suivi de

LA MORT DE L’AMAZONE, poèmes

Ce livre rapporte un dialogue imaginé entre une fille et sa mère

où s’avouent les impuissances,

se revendique le droit d’être soi-même

et se découvre l’amour qui peut tout pardonner.

Publié par l’auteure en 2014

COMME 2 CERFS-VOLANTS, extrait des récits

LA MORT DE L’AMAZONE, extrait des poésies


« La maladie est une souffrance qui s’exprime comme elle le peut
en attendant qu’on la nomme. »
Extrait du livre à venir Comme deux cerfs-volants.


« Le corps parle dans ses maux de la soif de l’âme. »

                                           Anna Louise E Fontaine

l’amazone

la chaîne

LES DÉMONS DE LA SORCIÈRE
ma vie n’est pas dans vos yeux

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Folle à délier


On porte tous une folie en nous. Elle peut être une source de créativité ou encore nous entraîner dans les profondeurs de la peur. Dans le livre « Folle à délier », j’ai entrepris un dialogue imaginaire avec une femme qui refuse de se laisser enfermer dans la prison des étiquettes de maladie mentale et du système de santé. Avec elle, nous avons cherché à donner place à notre voix pour qu’elle s’élève au-dessus de notre histoire, exorcisée par le regard que nous y avons posé. En récit et poèmes, je vous convie à un voyage en vous-même pour rencontrer votre propre folie, afin qu’elle devienne votre alliée vers la liberté d’être.


Confiance

j’ai tant traîné de prisons

que je ne savais plus quitter

alors que la vie dansait autour

et que s’osaient d’autres jours

je portais boulets à mes pieds

par loyauté tellement vieille

qu’elle serait tombée en poussière

si le moindrement je m’étais ébrouée

ce même chemin me semblait le plus sûr

l’habitude me servant d’armure

si lourde que je ne savais m’envoler

me déployer, me permettre liberté

mais à partir de maintenant

je voyage tout autrement

j’ai placé mon âme aux commandes

elle me mènera où je dois me rendre

la confiance est une mer aux pieds du rocher

un appel à rire des passés

un cerf-volant ivre de vent

et les bras qui s’ouvrent de l’amant

elle est l’abandon des mémoires

un funambule sur un rayon de lune

une vague qui s’abandonne sur la dune

le temps qui s’étire sans plus d’espoir

elle est la femme qui vient vers toi

vers tes yeux qui virent à l’amour

elle est l’étoile qui appelle les rois

le jeu, le rire, le chant du troubadour

parcelle d’éternité, elle est présent

elle mate le temps et l’arrête

elle me fait encore perdre la tête

et redonne l’insouciance des enfants

elle ferme les yeux et ouvre le cœur

guide la main, connaît le chemin

se rit éperdument de la peur

et s’acoquine volontiers au destin

c’est ma carte, mon gouvernail

les yeux de l’aveugle

mon quitte ou double, c’est mon pari

et c’est la couleur que je porte à ma vie.


Ma vie

Je crois mener ma vie à ma guise

alors que le destin se rit de mes ordres

et m’entraîne inexorablement là

où je trouverai la clé de l’énigme

qui me pose inlassablement

des questions sans réponses possibles

et ne m’accorde que de pauvres indices

que je dois lui extorquer

cette chair défendant ses secrets

comme le sang de ses veines

contrainte de porter des stigmates

par loyauté envers la peur

Ma vie est un cheval qui rue

qui me désarçonne

et m’oblige à porter en héritage

une histoire noyée de honte

qui préfère tuer ses enfants

que d’être accusée de trahison

Ma vie se meurt de fidélité

envers un contrat

signé sous la torture

qui m’oblige à me conformer

aux diktats poussiéreux

testament empoisonné

signé du sang résigné

qui m’a pourtant engendrée

Ma vie n’était qu’un devoir jamais terminé

mais j’ai dansé plus fort encore

et j’ai tourné jusqu’au début des mémoires

pour donner voix au silence

prêter ma bouche au cri

et guérir toutes blessures

Ma vie n’a plus ni passé ni futur

car le présent a fermé toutes ses portes

Il m’emprisonne et m’oblige à moi-même

ce que je ne saurais plus refuser

Depuis que j’ai passé tous les miroirs

la vie me va très bien.


http://www.les7duquebec.com/lire-et-visiter/folle-a-delier-anna-louise-fontaine/


Moi, je reste


« Moi, je reste » est un journal qui décrit le parcours d’une aidante naturelle tout au long de la maladie de son amoureux, la fin de vie et le deuil des premiers mois. Au long de ce journal sont insérés quelques poèmes.
J’y ai fais preuve d’une grande authenticité, décrivant les sentiments changeants pendant ces 2 années où se sont présenté des sentiments de colère, d’impuissance, d’espoir, de compassion. Où l’amour a plusieurs fois été remis en question. Où j’ai appris à lâcher prise et à ne plus jouer au sauveur et à préserver ma liberté d’être.


Tu es là

Tu es là

encore

dans l’habitude de mes jours

dans mes souvenir

ornières de chemins

déjà parcourus

dans la texture de mes désirs

et les exigences de mon plaisir

Tu es dans le creux

de ton absence

dans la plainte de ma peau affamée

et les débris

des futurs saccagés

Tu es au cœur

des rêves inutiles

trahis

dans l’impasse

et le vertige des précipices

et la peur qui n’était qu’endormie

tapie

hors des parenthèses de tes bras

Tu es là pour toujours

on dirait

dans mes gestes

et dans mon regard

habités de ton passage

ne pouvant t’arracher de ma vie

sans me mutiler à jamais

Quand me quitteras-tu enfin

me laisseras-tu à moi-même

sans manque et sans peine

danser les bras ouverts

et le cœur rassasié

Quand prendras-tu congé

me rendras-tu liberté

que je marche à ma guise

à suivre la musique

de mon errante solitude

Ou peut-être

es-tu là à jamais

pour des vies à venir

et n’est-ce que vaine tentative

d’espérer t’oublier

et qu’un peu d’éternité

s’est glissée dans notre amoaur

le temps même

n’y pouvant plus rien

Je ne vais rien renier

dans un fol espoir

de souffrir moins

car mon cœur

ne saurait

me pardonner

Je vais encore t’aimer

ne pouvant rien y faire

ni ne voulant apposer le mot fin

vu qu’il reste des pages blanches

et de possibles inconnus


Fol espoir

Qu’allais-je imaginer?

que je ne quitterais jamais tes bras

et que tes baisers me libéreraient du temps

comme d’une illusion

qui s’évanouit avec l’âge

qui se transmue de rêve en rêve

avant de s’éveiller au premier matin?

Qu’avais-je cru?

que tes caresses allaient me soustraire

à la fatalité du jour

qui s’abandonne à la nuit?

Qu’avais-je espéré?

Qu’un dieu curieux

touché par notre idylle

nous inviterait à sa table

pour un festin éternel?

Que la mort nous serait épargnée

pour honorer notre légende?

Que la vie ferait de nous ses complices

pour incarner son espoir?

Que nous saurions vaincre la fatalité

effacer la prophétie

défier l’ordre

réintégrer l’Éden?

Pauvre naïve

aveuglée par l’amour

cherchant son péché

et réclamant des raisons

Tant me fut donné

que je ne peux même pleurer

ni rien ne peux oublier

de nos corps mariés

Toujours tu m’habites

et pas encore ne me quittes

Cachée derrière mes larmes

je te souris où que tu sois

et te rejoins

malgré tes yeux fermés

et ton corps en allé

Je n’ai rien perdu de ta présence

ni n’ai renoncé à nos muettes promesses

ni n’ai cru à la fin de notre histoire

Il sera une fois qui commence

au soir de ton départ

qui nous entraînera dans l’éternité

où nous saurons nous retrouver

peut-être…


Pour la recension, voir la section LIENS du site


La vieille et le loup


L’auteure laisse les mots se déposer dans son journal à leur guise car elle n’a plus rien à défendre, rien à prouver, rien à conclure non plus au bout de toutes ces années tissées de doutes, de paradoxes, d’éphémères certitudes et d’une curiosité jamais rassasiée.

Il me faut le dire
la vie va de la peine à l’extase
elle impose ses jeux
et son théâtre
où se jouent les jours de nos vies
et s’invente une histoire
connue
dont on ne se rappelle jamais la fin


Comme un écho ancien

admettons-le

il n’y aura jamais de réponse

et les questions se mêleront

aux brumes de l’illusion

car la lueur se complaît dans la nuit

alors que les monstres

retrouvent leur ardeur

j’ai tenté de harnacher la lumière

mais elle se défait sous mes doigts serrés

ne m’accorde que le temps d’un mirage

puis me fait douter de l’éternité

je m’y cramponne avec peu d’espoir

le moindre mot assassinant le mystère

et pourtant j’écris

je trace les contours du rêve

insaisissable et fuyant

n’ai de complice qu’une vision

qui s’éteint comme un écho ancien

je n’ai rien à dire

qui ne soit mensonge par omission

car j’ai tu toutes mes peurs

jusqu’à ce qu’elles me déchirent

il me faut donc le dire

la vie va de la peine à l’extase

elle impose ses jeux

et son théâtre

où se jouent les jours de nos vies

et s’invente une histoire

connue dont on ne se rappelle jamais la fin


Que restera-t-il à la fin de l’histoire?

Un sillage qui s’apaise doucement,

de larmes et de tendresse,

une effluve qui subsiste,

suspendue un instant,

une brume qui se dissipe

au matin suivant.

Une illusion vêtue d’amour et de peur,

des questions qui n’ont pas trouvé preneur.

Une faim d’amant peut-être

et des souvenirs d’enfants.

Un jardin qui n’en a toujours fait qu’à sa tête

et des souvenirs qui se tairont de jour en jour.

Des mots agencés sur une énigme.

Des robes encore vibrantes de danse

et des chapeaux brûlés de soleil.

Des bijoux complices.

Des liqueurs au goût d’absence.

Des photos figées

dans leur espoir d’éternité.

Des rires encore en écho

de l’autre reconnu.

Des chansons aussi

dont on ne retient que le refrain.

Et des histoires à exorciser le sort.

Avec un requiem pour le destin.

Des couleurs qui s’effacent sous les paupières.

La place creusée dans le lit par l’habitude

et les fleurs qui sèchent au gré du deuil.

Une pensée sur la vie,

une sagesse tricotée au fil des jours,

au bonheur des nuits.

Une épitaphe sur la cendre de mes années

qui vous conjure d’explorer sans relâche,

de danser les yeux fermés

et d’aimer le cœur ouvert.


Recension : à venir


Bruno et le monstre




Ce conte pour enfant s’est écrit le plus simplement du monde quand ma petite fille Iris, alors gée de 7 ans, et moi avons ouvert un cahier pour y inventer une histoire. Autant l’une que l’autre avons imaginé le scénario de 2 petits garçons qui rencontrent un monstre. Bruno aimerait bien l’apprivoiser mais son ami Nicolas un peu moins. Comment réagiront les gens du village? Et que pourront faire les garçons face à la peur des adultes?


Pendant ce temps, les voisins, ignorant les efforts des deux garçons, cherchaient un moyen de se débarrasser du monstre. L’un deux voulait fabriquer une bombe et un autre aurait voulu le mitrailler. Bruno entendit parler de ces plans par ses parents alors qu’il était couché le soir. « Comment faire, se demanda-t-il, pour que tout le monde sache que ce monstre n’était pas méchant? »

Avec Nicolas, le lendemain, ils décidèrent de convoquer les habitants du village à la salle paroissiale. À l’heure fixée, tout le monde était rassemblé. Bruno et Nicolas, la gorge serrée, avalèrent leur salive et montèrent sur la scène. Ils racontèrent ce qu’ils avaient vécu avec le monstre et assurèrent l’assemblée que le monstre n’était pas méchant du tout.